Toriko dans les couloirs de Las Noches [Libre]

Une journée quelconque dans la vaste forteresse de Las Noches. Toriko revenait d’une petite visite dans les prisons. Elle avait eut pour ordre d’aller voir comment se portait les prisonniers. La Fraccion avait exécuté cet ordre aussitôt, se rendant dans la partie de la bâtisse réservée pour les prisonniers. Elle en avait vu plus d’un la supplier pour qu’elle leur ouvre et qu’elle les laisse fuir, mais Toriko avait seulement eut l’ordre de passer voir comment ils allaient. Elle ne s’occupa donc pas d’un pauvre prisonnier qui était presque en train de rendre l’âme et qui lui demandait qu’on lui prodigue quelques soins de nécessité. Elle l’avait un moment fixé de son regard sans expression puis avait continué son chemin. Il avait fallu à la fin de sa visite devant les cellules qu’elle fasse un récapitulatif de l’état de chaque incarcéré. Ce fut un travail rapide étant donné que la plupart était soit en pleine détresse du fait de leur captivité, soit était souffrant, soit ils étaient déjà morts. Il fallait ensuite qu’elle aille donner le papier à la personne qui s’occupait de la prison de Las Noches. Toriko marchait donc dans les couloirs de la forteresse après avoir rendu le formulaire et donc ayant achevé sa petite mission. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle allait faire à présent… Elle voulait voir Ulquiorra-sama afin de voir si elle ne pouvait pas l’aider, ou s’il n’avait pas une mission à lui faire accomplir. Les mains bougeant lentement le long de son corps au rythme de ses pas, la belle se retrouva sur une des nombreuses passerelles de Las Noches qui donnaient sur l’extérieur. Ou du moins c’est ce que laissait croire ce plafond artificiel, montrant un beau ciel bleu avec quelques petits nuages. Toriko leva lentement son regard vers ce faux ciel et le contempla un léger moment avant de reprendre sa route, ayant gardé toujours un visage inexpressif. On aurait dit un corps sans âme qui déambulait dans cette grande bâtisse. C’était presque le cas, Toriko étant dévouée corps et âme à son maitre… Une légère brise caressa le visage de la Fraccion. Elle poursuivit sa route, ses cheveux volant légèrement derrière elle. Ce bleu profond qui ondulait dans l’air faisait un peu penser à un petit ruisseau paisible. Elle traversa de son pas monotone la passerelle, et disparut derrière une porte immense. Elle se retrouva dans un couloir plutôt sombre et continua sa route regardant droit devant elle.

Elle se sentait un peu seule sans la présence d’Ulquiorra-sama à ses côtés. Il n’avait pas réapparu à Las Noches depuis maintenant près d’une semaine, ce qui avait valu à Toriko de recevoir des ordres de mission comme celle qu’elle venait d’effectuer, c’est-à-dire sans aucun intérêts. Elle s’inquiétait beaucoup pour son maitre duquel elle n’avait reçu aucunes nouvelles. Après tout c’était sa Fraccion… Pourquoi ne l’avait-on pas envoyé en mission avec lui ? S’il lui arrivait malheur, la belle ne se le pardonnerait jamais et n’aurait donc plus aucune raison de vivre si son maitre mourrait. Mais elle avait confiance. Ulquiorra-sama n’était pas n’importe qui… Il était très puissant, Toriko le savait et c’est ce qui lui permettait de se rassurer un peu. A vrai dire, la Fraccion de l’Espada n°4 s’ennuyait à mourir. Elle avait envie d’une mission concrète, pas de missions consistant à remplir de petites formalités… Elle aurait bien aidé certains prisonniers à mourir plus vite mais c’était si plaisant de les voir souffrir atrocement avant leur dernier souffle de vie… Elle avait d’ailleurs marqué un arrêt dans son inspection des cellules pour regarder un des détenus rendre l’âme en essayant de s’étrangler lui-même. C’était d’un pitoyable… Mais ce spectacle avait servit à enjoué un peu le moral de Toriko qui avait gardé son même visage impassible. La petite joie qu’elle avait ressentit face à cette mort ne s’était même pas manifestée sur son visage froid. Toujours déambulant dans les couloirs, Toriko essayait de n’avoir aucunes pensées préoccupantes dans son esprit. Elle savait que les sentiments rendaient les gens plus faibles et c’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait décidé de tout oublier sur tous les sentiments. Malheureusement elle n’avait pu en oublier quelques uns du fait de ce qu’elle ressentait envers Ulquiorra. Elle essayait tant bien que mal de tout garder pour elle, mais elle ne pouvait constamment dissimulé la joie qu’elle ressentait en étant à ses côtés. Bref… Toriko qui avait baissé le regard légèrement en pensant à tout ça l’avait soudain relevé en sentant une présence… Ou plutôt un reiatsu. Il approchait et les deux êtres allaient bientôt se croiser…

Nnoitora attendait. Il attendait que quelque chose se passe. L'eau avait coulé sous les ponts depuis qu'il s'était débarrassé de sa rivale et mentor, Nell. Quelque part au fond de lui quelque chose venait troubler son bonheur de voir cette pimbêche arrogante sur le carreau... Quelle était cette émotion si ce n'était... Le regret? Nnoitora refoula cette pensée dans un coin de sa tête, à moins qu'elle ne se soit échappée par le trou béant qui la traversait, allez savoir. Quoi qu'il en soit Nnoitora s'ennuyait, arpentait Las Noches comme un tigre en cage, à la recherche de proies. Il avait besoin de combattre, sentir de puissants reiatsu en face de lui, le choc des épées, l'odeur du métal chauffé à blanc, l'odeur de la sueur et de la peur. Puis enfin le sang, giclant, débordant, affluant par paquets, venant recouvrir toute surface de sa teinte si chatoyante. L'odeur du sang ainsi que le gout cuivré du sang, y avait-il meilleur breuvage en ce monde? Excité par ses propres pulsions meurtrières, Nnoitora aurait donné n'importe quoi pour avoir quelque chose à tuer sous la main, même un de ces faiblards qu'il pouvait décapiter du revers de la main...

L'Espada numéro 5 sentit alors un reiatsu à proximité. Faible par rapport à lui, ce qui était logique puisqu'il était le plus puissant être en ce monde mais ce reiatsu n'était tout de même pas trop minable, celui d'un Arrancar... NNoitora pesta en se disant qu'Aizen-sama ne pardonnerait jamais un tel acte que de tuer un Arrancar créé par le hougyoku. De dépit, Nnoitora décrocha sa lame titanesque de son dos et la planta dans le sol pour la trainer derrière lui, traçant un sillon dans la roche blanchâtre qui composait le sol du palais. Il avança ainsi jusqu'à apercevoir l'émetteur du reiatsu, ou plutôt l'émettrice. Nnoitora n'avait jamais vu cette greluche auparavant, était-elle nouvelle? L'Espada se décida à lui adressa la parole, levant le menton d'un air hautain et irrespectueux:

- Toi, femelle! T'es nouvelle dans le coin? Tu sais te battre j'espère!

Nnoitora reluqua sans vergogne la jeune Arrancar devant lui. Elle avait vraiment l'air faible, ce qui était à première vue très décevant pour l'Espada en mal d'action. Des cheveux bleus, un masque d'os de petite taille ressemblant à une barrette en forme de mâchoire avec des dents de la taille de petits chicots... Des yeux verts émeraude, des lèvres pulpeuses recouvertes d'un gloss, Nnoitora eut la nausée et crut qu'il allait vraiment vomir devant cette créature si horriblement féminine. Sa tenue, elle, était plus conventionnelle, respectant les standards de Las Noches. Puisqu'il n'avait personne d'autre à se mettre sous le zanpakutou celle-ci ferait bien l'affaire. Nnoitora était plus que curieux de connaitre ses capacités. Etait-elle la fraccion de quelqu'un? En la regardant de plus près elle avait un air tristounet qui lui rappelait un autre Espada... Ulquiorra peut-être... Bien que cela ne l'aurait pas étonné qu'elle soit l'un des nombreux jouets de Szayel, une autre fantaisie d'Aizen ou tout simplement une Privalon Espada que Nnoitora n'avait pas connu. Quinta Espada se dit que peu importait son identité, tout ce qui l'intéressait était d'avoir trouvé quelqu'un pour briser son attente monotone.

Santa Teresa s'éleva dans les air, soulevant avec elle plusieurs morceaux de gravas et un nuage de poussière qui la suivit dans sa trajectoire circulaire. C'était comme un croissant lune de poussière d'un blanc laiteux qui s'était formé derrière l'Espada. Regardant son nouveau compagnon de jeu comme un enfant observe une fourmi qu'il va écraser sous son pied, Nnoitora passa sa langue râpeuse sur ses minces lèvres, découvrant le tatouage de son matricule. Il disparut alors. Le croissant de lune mit un certain temps avant d'être dissipé par son déplacement ultra rapide que les Espada appelaient Sonido. La présence de Nnoitora réapparut derrière Toriko, ce dernier tentant de porter un coup horizontal de sa lame titanesque. En riant de la façon la plus désagréable qu'il soit, il dit:

- Ne meurs pas trop vite, Arrancar!

Excité, il l'était. Bien sûr l'issue du combat était toute tracée pour lui mais en lui-même Nnoitora espérait que la jeune inconnue le divertisse, avait-elle une capacité quelconque qui lui avait valu sa place à Las Noches? Certainement! Commencer un combat avec tant de facteurs inconnus était certes excitant pour Nnoitora, ne trouvant de raison de vivre que dans le combat. Qui sait, peut être un plus puissant ennemi viendrait, attiré par leurs reiatsu. La joie de Nnoitora n'en fut que plus grande à cette idée. *Qu'ils viennent tous et soient témoins de ma toute puissance!* pensa-t-il.